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«Il faut créer une opposition de gauche dans ce pays », ne cesse de répéter Jean-Luc Mélenchon depuis le début de l’année. «  Hollande fait la politique économique de la droite. (...) Pour la gauche, pour les gens de gauche, c’est la trahison, car c’est une politique de droite, et tout le monde le sait. » Cela n’est certes pas nouveau mais tant mieux qu’un des dirigeants du Front de gauche se déclare enfin dans l’opposition. Les députés du Front de gauche ont d’ores et déjà annoncé qu’ils ne voteraient pas la confiance au gouvernement sur le pacte de responsabilité. Là encore, tant mieux.
Mais à y regarder de plus près, l’affaire mérite discussion. D’abord parce que cette position ne fait pas consensus au sein du Front de gauche. Certes Pierre  dénonce le « choix politique de droite » de François Hollande, l’Humanité « le commis des patrons ». Mais, dans le même temps, le PCF recherche partout des alliances avec le PS pour les municipales, au nom du rassemblement de toute la gauche, et dénonce même « la dérive gauchiste » de Mélenchon. Il se bat pour une alternative, un mythique changement de cap…
Les uns et les autres se sont retrouvés, vendredi dernier, pour « dépasser » leurs désaccords. Le PG conteste au PCF le droit d’utiliser le logo du Front de gauche, dont il a la propriété juridique, quand ce dernier est sur des listes avec le PS. Et rien n’est réglé ni sur ce point ni sur les têtes de listes pour les européennes. Il n’empêche que, pour Pierre Laurent, tout s’est déroulé « dans un esprit très constructif ». Juste un « problème de stratégie », dit Mélenchon...
Petit problème de stratégie ou rivalité pour la direction du Front du gauche dans le cadre d’une stratégie qui les rassemble ? Là est pour nous le fond de la discussion. Le PG s’inscrit dans la même stratégie que le PCF, celle d’une nouvelle majorité à travers des alliances parlementaires. Mélenchon ne tend-il pas la main en permanence à une partie de la gauche gouvernementale, Europe écologie les Verts ou la gauche du PS ? 
Alors oui, il faut construire une opposition de gauche, mais une opposition ouvrière et populaire qui prépare une riposte pour mettre en échec le gouvernement et le patronat, en rupture avec les politiques d’austérité, la logique du profit, le capitalisme. Pas une nouvelle mouture d’union de la gauche...

Yvan Lemaitre

http://npa2009.org/content/vous-avez-dit-opposition-de-gauche

 

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