Les 5 et 6 novembre, un convoi de onze conteneurs de déchets radioactifs a traversé douze départements français. Régulièrement de tels convois acheminent ces déchets retraités au centre de la Hague, avant qu’ils soient enfouis sous terre. Mais ce transport est le plus important organisé à ce jour, sa quantité de radioactivité étant plus du double de celle émise lors de la catastrophe de Tchernobyl. Pour ce faire, des moyens policiers énormes sont déployés, des cheminots sont mobilisés, tout ça afin d’assurer les intérêts d’AREVA.

Le convoi, après avoir été stoppé cette nuit par des manifestants antinucléaires allemands, est maintenant arrivé au terminal ferroviaire où la dangereuse cargaison doit être chargée sur des camions qui l'achemineront par la route jusqu'au centre d'entreposage de Gorleben. Les militants pacifiques ont réussi à retarder le train tout au long du parcours , malgré les violences qu'ils ont eu à subir de la part de la police en France comme en Allemagne, ce qui illustre encore une fois la collusion entre pouvoir et industrie nucléaire. En Allemagne, les manifestants, particulièrement nombreux et actifs, dénoncent par la même occasion la décision de Mme Merkell de prolonger l'exploitation des centrales nucléaires malgré le vote, en 2001, de la sortie définitive du nucléaire d'ici 2021.

Une nouvelle fois, le transport de ces déchets hautement dangereux illustre l’impasse de l’énergie produite par le nucléaire, et l’inexistence d’une totale sécurité en la matière.

Malgré des dizaines d’années de recherches, malgré les gigantesques sommes investies, on ne sait toujours pas quoi faire des déchets radioactifs, et l’industrie nucléaire ne peut que les enfouir, à l’abri des regards, en attendant une hypothétique solution à l’avenir.

Mais la seule solution est d’en finir avec la production de ces déchets, et donc de programmer une sortie du nucléaire, basée sur une réduction drastique de la production et de la consommation énergétique, et un développement massif des énergies renouvelables, ce qui ne sera rendu possible que par la création d’un grand service public de l’énergie, organisant la production de manière décentralisée et transparente, et coordonnée à l’échelle européenne. De tels choix nécessitent la nationalisation des industries énergétiques, afin de donner la priorité à la satisfaction des besoins sociaux et à la prise en compte des contraintes environnementales, et non aux profits de quelques multinationales.

Nos vies valent plus que leurs atomes.

Le 8 novembre 2010.

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