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Ce qu'on est bien obligés d'appeler «l'affaire Woerth-Bettencourt» est en passe de devenir une véritable affaire d'Etat impliquant l'ensemble du pouvoir et le parti à sa tête, l'UMP.
Quotidiennement c'est une nouvelle révélation qui révèle les liens étroits entre pouvoir politique et pouvoir économique, et jusqu'où ces complicités peuvent mener. L'actuel ministre du travail, Eric Woerth, était déjà trésorier de l'UMP et, à ce titre approchait, les grandes fortunes soutiens de la droite. Sa fonction de Ministre du Budget aurait dû l'amener à effectuer plutôt des contrôles fiscaux!
Mme Bettencourt, une des plus grosse fortune de France, peut lui dire merci : elle vient de toucher un chèque de 30 millions d'euros de l'État au titre du bouclier fiscal. Ce qui semble incontestable, ce sont les placements et les biens non déclarés au fisc de cette dernière, à savoir une île aux Seychelles, une fondation au Liechtenstein, des comptes en Suisse, puis à Singapour.
Et l'UMP peut à son tour remercier la généreuse donatrice, qui a signé des chèques en mars 2010 en faveur de Valérie Pécresse, candidate UMP aux régionales en Ile de France.

Usage Malhonnête Personnel, la nouvelle devise de l'Etat UMP.

L'affaire Woerth / Bettencourt, aux nombreux rebondissements, fait suite à une longue série de scandales qui éclaboussent toute la droite jusqu'aux hautes sphères de l'exécutif : entre la mission bidon de Christine Boutin, les logements de fonction qui servent à la famille pour Fadela Amara et Christian Estrosi, la condamnation de Brice Hortefeux pour ses propos racistes et l'affaire Karachi (financement occulte de la campagne Balladur en 1995) qui compromet jusqu'au cou Nicolas Sarkozy lui-même, une odeur fétide de corruption se dégage du côté du pouvoir en place. Les démissions récentes d'Alain Joyandet et de Christian Blanc - respectivement secrétaire d'Etat à la Coopération et au Grand Paris - le premier mis en cause pour un permis de construire illégal, et le second pour 12 000 euros de cigares, sentent le fusible à plein nez : il s'agit de protéger Eric Woerth, dont une démission aujourd'hui mettrait à mal le gouvernement en pleine réforme des retraites!

Des sacrifices pour la population ! Des privilèges pour les nantis et les ministres ?
Le comble de l'hypocrisie revient au président lui-même qui veut assainir les pratiques de ses ministres. D'après lui, finis les privilèges : l'Etat et les ministres vont réduire leur train de vie. Sarkozy pense s'en sortir avec ce genre de déclarations pour donner le change à une population outrée devant tant d'affaires et de scandales.
Ce pouvoir, qui se permet dans le même temps d'exiger des sacrifices et impose des mesures antisociales contre les classes populaires, le monde du travail et la jeunesse, est tout simplement illégitime.
Tout d'abord, c'est aussi la démission de Woerth qu'il faut exiger aujourd'hui. Et quant à la fin des privilèges, on veut bien s'en occuper : en développant les résistances, les mobilisations, en particulier contre la «réforme» Woerth Sarkozy sur les retraites pour exiger son retrait, en travaillant activement, dès la rentrée, à la grève du 7 septembre et à la grève générale nécessaire pour infliger une défaite à Sarkozy et son gouvernement Fillon.

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