Scandale des PPP Partenariat Public Privé StoPPP !
14 févr. 2014
Quel rapport entre la fac de St Quentin (en faillite), l’hôpital de Poissy (menacé de fermeture) ou le vélodrome de St Quentin ? Le Partenariat Public-Privé (PPP). C’est un système vicieux par lequel l’Etat ou un service public fait financer par des sociétés privées des équipements publics. En échange, cette société privée obtient le droit d’exploiter cet équipement public : elle reçoit un loyer du « partenaire public » en question et même en plus un paiement direct des usagers. C’est un tour de passe-passe : les dépenses engagées par l’Etat sont masquées, toujours sous le même prétexte bidon, la « réduction de la dépense publique ». Dans les budgets, elles n’apparaissent pas en investissements mais en dépenses.
Ces « partenaires privés » sont exclusivement des grands groupes capitalistes tels Vinci, Bouygues, Eiffage, GDF-Suez … Et ils se frottent les mains ! Ils deviennent rentiers sur le dos de la collectivité, et pour longtemps, car ces contrats de partenariat engagent sur plusieurs dizaines d’années. Les scandales se multiplient : le « Pentagone » français (Paris 15ème) est passé d’un coût initial de 745 millions d’euros à près de 4000 millions d’euros, pour le bonheur de Bouygues. Le loyer annuel du palais des sports coûtera 6 millions d’euros à la communauté urbaine de Dunkerque, pour le bonheur de Vinci. Le bail de l’hôpital d’Evry coûtera 46 millions d’euros par an pendant 30 ans, pour le bonheur d’Eiffage. Sans compter tous les autres scandales, qui se traduisent par des conséquences graves sur le service public lui-même. Sans parler de la cité du cinéma du producteur Luc Besson dont le financement (157 millions d’euros) fait finalement l’objet d’une enquête par l’Office Central de Lutte contre la Corruption et les Infractions Financières et Fiscales.
En réalité, derrière des montages financiers opaques et complexes, les PPP sont une vaste entreprise de détournement de fonds pour plumer les contribuables-usagers et les services publics. Il suffit de quelques rétro-commissions ou autres pots de vins pour convaincre les élus. Ce qui explique peut-être que nombre de candidats aux prochaines municipales se font les promoteurs du « partenariat » avec les entreprises.
NON AUX PPP ! OUI A DE VRAIS SERVICES PUBLICS !
Ni PPP ni « Pacte de Responsabilité » … Pour un plan d’urgence sociale
Les PPP sont défendus par l’UMP mais aussi le PS. Que ce soit pour l’hôpital de Poissy (avec le président PS de l’Agence Régionale de Santé, Claude Evin), (avec l’ex-présidente PS de l’Université de Versailles-SQ, Sylvie Faucheux) ou l’Aéroport de Notre Dame des Landes (avec le 1er ministre Jean-Marc Ayrault), les patrons peuvent compter sur le système politico-maffieux en place. C’est cette vaste entreprise de détournement de richesses que Hollande veut officialiser avec le « pacte de responsabilité ».
Le NPA soutient toutes les luttes des salariés et usagers contre la casse des services publics, que ce soit les transports, le logement, l’éducation, l’énergie ou la santé. Au contraire, il faut étendre les services publics ! Mais aussi retirer les leviers de commande aux capitalistes et organiser la société pour satisfaire les besoins sociaux et non les profits des actionnaires, sous le contrôle des salarié(e)s.
PPP Vélopolis : un vélo dans la tête ?
15 hectares ont été rasés à l’entrée de la réserve naturelle de Saint-Quentin en Yvelines pour construire le vélodrome. Coût initial de cette opération de PPP : 74 millions d’euros, dont 53 payés par l’Etat et la CASQY, c'est-à-dire par les contribuables de la ville nouvelle, réévalué aujourd’hui à plus de 100 millions. A fonds perdus, puisque la concession a en plus été cédée pour 30 ans à Vélopolis, société créée spécialement par Bouygues. Coût annuel pour la CASQY : 4,15 millions par an ! Pire, Vélopolis a assigné 9 habitants de Montigny devant le Tribunal de Grande Instance de Versailles à lui verser 3,7 millions de dommages et intérêts. Une tentative pitoyable pour faire taire celles et ceux qui osent critiquer ce scandale. En allant inaugurer en grande pompe ce vélodrome, François Hollande a choisi son camp.
PPP à USVQ : on l’a dans le c …
L’Université Versailles-St Quentin (UVSQ) est en faillite. Un déficit de 7 millions d’euros gangrène les comptes et menace les conditions de travail et d’étude des étudiants : réduction des heures de TD, polycopiés payants … Profs et étudiants se mobilisent pour mettre fin entre autres au PPP (partenariat public privé) avec Cofely, conclu pour 25 ans par Sylvie Faucheux, ex-présidente “socialiste” de l’USVQ... par ailleurs co-fondatrice avec GDF-Suez (Cofely) de l’association Fondaterra. Ce contrat bidon “haute performance énergétique” coûte en pure perte plus de 2 millions d’€ par an aux fonds publics ! Une raison de plus pour exiger d’ouvrir les livres de comptes. Mais aussi d’exproprier ces groupes privés pour un vrai service public de l’éducation et de la recherche sous contrôle des étudiants et des salariés, professeurs et personnels techniques et administratifs. L’argent public ne doit pas servir à renflouer les entreprises privées.
Donc AUCUNE NEGOCIATION !
PPP à l’hôpital de Mantes ou de Poissy- Saint Germain : un véritable fiasco…
Dans ces hôpitaux, les PPP font des ravages que même les instances officielles comme la Cour des Comptes ou l’IGAS ont dû reconnaître dans des rapports récents très critiques. Le constat est sans appel : une crise financière aigüe doublée d'un manque grave de qualité des soins. Dans le cadre du projet SOPIC à Chambourcy, qui associe la commune, l’Agence Régionale de Santé (ARS), l’hôpital de Poissy et le promoteur SOPIC adossé au Crédit agricole et à la BNP Paribas, l’achat des terrains a coûté 21 millions et les frais financiers liés à l’emprunt sont évalués à 1 million d’euros par an. Au point que le projet est remis en question. A l’hôpital de Mantes, l’ARS a sacrifié la cardiologie pour que s’installe la clinique privée de l’adjoint au maire. A Poissy et à Saint Germain, les services de chirurgie sont en mauvaise posture. Une gestion défaillante a entraîné la suspension de l’autorisation d’utilisation de deux accélérateurs de particules essentiels pour les patients cancéreux. La localisation de la radiothérapie pose des problèmes d’accès aux patients de Poissy et de Mantes la Jolie. Les PPP mis en place dans les hôpitaux siphonnent l’argent des contribuables et dégradent le service rendu aux patients. Ce dévoiement se fait en toute légalité, avec le soutien des pouvoirs publics, de certains élus locaux et de médecins privés.
L’HOPITAL N’EST PAS A VENDRE : DEHORS LES PREDATEURS !
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