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La grève des postierEs a commencé à Nanterre le 16 janvier contre une réorganisation qui prévoyait la suppression de quatre emplois. La bagarre s’est étendue aux autres bureaux (Malakoff, Vanves, Montrouge, Fontenay-aux-Roses) où les réorganisations sont prévues dans plusieurs mois. La réplique de la direction consiste à réprimer grévistes et syndicalistes... et à organiser des négociations avec une partie des grévistes, sans les syndicats. En employant ce procédé après plus de six semaines de grève, elle réussit à faire douter les grévistes... mais pas à leur faire reprendre le travail. Maintenant que les grévistes ont réussi tant bien que mal à déjouer ce mauvais coup, il s’agit maintenant de gagner la guerre d’usure imposée par la direction, qui refuse toujours de négocier.

Tous les ans depuis 2009, une grève dure a eu lieu à La Poste dans les Hauts-de-Seine, le département le plus riche de France. Au fur et à mesure de ces conflits, plusieurs dizaines de postiers ont fait l’expérience de grèves regroupant plusieurs bureaux. Ils sont plusieurs dizaines, dont une majorité de jeunes, qui se sont syndiquéEs, avec en tête la perspective de regrouper un maximum de forces pour stopper les réorganisations. L’objectif de la direction de La Poste est de démoraliser ces dizaines, voire ces centaines de postiers pour qui le terme « convergences des luttes » a une signification pratique.

La Poste a bien compris l’enjeu. Pour nous la tâche centrale est de regrouper les dizaines de militantEs, de syndicalistes dans le 92 et ailleurs autour de l’idée qu’il faut regrouper les luttes contre les suppressions d’emploi et pour l’augmentation des salaires.

Il n’y a pas de microclimat dans le 92 à La Poste. Les concentrations de salariéEs y sont beaucoup moins importantes qu’à Paris intra-muros, mais elles sont très nombreuses (environ 200 centres) et rapprochées géographiquement. Comme dans beaucoup de secteurs du « nouveau prolétariat », il s’agit d’unités pour la plupart petites (la majorité entre 10 et 50 salariéEs), et quelques sites regroupant entre 100 et quelques centaines de personnes. Les salaires des postierEs sont particulièrement faibles. Les conditions de travail de la majorité des agents ressemblent à celles de nombre d’entreprises du privé, avec tout de même une présence syndicale significative. Les bureaux actuellement en grève se mobilisent pour la première fois depuis dix ans. Quel que soit le résultat du conflit, cette grève, et celles qui l’ont précédée dans le 92 prouvent que même dans des secteurs où les conditions pour lutter ne sont pas favorables au départ, il est possible de lutter et de gagner.

Les grévistes ont besoin d’un maximum de soutien financier. Populariser leur bagarre et les autres grèves en cours à La Poste est indispensable pour les sortir de l’isolement. Parce que la politique, c’est débattre des grandes questions nationales et internationales, mais c’est aussi inviter sur la scène politique les bagarres menées par des gens ordinaires.

Javier Guessou

Appel à solidarité financière : chèques à l’ordre de SUD Poste 92 avec mention « Solidarité grévistes » au dos, SUD Poste 92, 51 rue Jean-Bonal, 92250 La Garenne-Colombes.

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